En bonne compagnie s’est associé à Sustainable Livelihoods Canada pour mener des recherches sur comment organiser une relance féministe centrée sur les identités et les expériences de femmes et personnes de genres divers aux réalités diverses dans le but de reconstruire l’économie canadienne.
Voici cinq choses importantes à savoir :
La pandémie a aggravé les inégalités existantes… C’est sur les mères, les personnes Noires, Autochtones et racisées, les jeunes et les personnes nouvellement arrivées au pays que le fardeau économique de la pandémie a le plus pesé. Il est évident qu’une relance économique complète nécessite de s’attaquer aux inégalités et aux conséquences vécues par les femmes et les personnes de genre divers aux réalités diverses et les personnes de genre divers sur le marché du travail.
« La transition vers le télétravail n’a pas vraiment été utile durant la pandémie pour ceux et celles qui ont des enfants à s’occuper et qui doivent en plus travailler de la maison. »
– Membre de la haute direction, Diversité et inclusion
La participation de femmes aux réalités diverses et de personnes de genre divers au marché du travail est essentielle à la relance et à la prospérité économiques du Canada. Selon le rapport « The power of parity: Advancing women’s equality in Canada », le PIB augmenterait de 150 milliards de dollars d’ici 2026 si on faisait progresser l’égalité des femmes au pays. Cela équivaut à ajouter un nouveau secteur de services financiers à l’économie.
« Chaque fois qu’on fait place à plus de justice, d’égalité, de diversité et d’inclusion dans notre organisation, il y a un impact direct sur nos résultats financiers. Quand on ajoute plus de diversité dans nos processus décisionnels et nos équipes, l’entreprise grandit. C’est donc une occasion énorme, selon moi. »
– Spécialiste en ressources humaines, secteur des PME
Les petites ou moyennes entreprises (PME) jouent un rôle crucial dans la relance économique et l’égalité entre les genres. À elles seules, en 2018, les petites entreprises employaient 69,7 % des travailleurs et travailleuses du secteur privé, soit plus de 7,7 millions de personnes au Canada, et de 2012 à 2016, les PME ont contribué à plus de la moitié du PIB du pays dans les secteurs produisant des biens et services. Pourtant, ce sont les PME qui ont été les plus affectées par la pandémie.
Les PME fournissent d’importantes possibilités de création d’emplois… surtout dans les domaines à prédominance masculine. Au Canada, les femmes représentent 47 % de la main-d’œuvre, mais elles ne constituent qu’environ 4 % des travailleurs du secteur des métiers spécialisés. Les femmes sont également sous-représentées dans les technologies (p. ex. elles comptent pour moins du tiers des ingénieur.e.s occupant un emploi en Ontario). Au même moment, on prévoit une hausse de la demande de main-d’œuvre dans le secteur des métiers spécialisés et des technologies.
« La main-d’œuvre est vieillissante dans ce secteur au Canada, il y a donc beaucoup de possibilités d’avancement. Il y a tout de plein de départs à la retraite, alors on se tourne vers les femmes et les personnes issues de la diversité et ce qu’elles ont à apporter… Seulement 5 % des femmes travaillent dans le secteur des métiers spécialisés, et cette population vieillit, alors nous avons besoin de plus de jeunes, surtout des femmes. On parle d’emplois très payants. »
– Membre de la haute direction, secteur des PME
Les PME ont besoin de soutien et de données pour se redresser financièrement et atteindre l’égalité. En plus du soutien financier que les PME reçoivent des gouvernements pour les aider à se rétablir de la pandémie, il leur faut des données de qualité pour leur permettre d’instaurer avec succès des pratiques équitables qui favoriseront l’embauche, la rétention et l’avancement de femmes et de personnes de genre divers.
« [Nous avons besoin] de données, que ce soit en matière d’emploi ou de santé, pour vraiment comprendre pourquoi les femmes ne restent pas à ces postes; on a très peu d’information à ce sujet. Il faut commencer par récolter des données, convaincre les femmes de nous les fournir. Une fois que nous aurons les données, nous pourrons les analyser et, espérons-le, poser des gestes concrets pour améliorer la situation des femmes en milieu de travail. »
– Fondateur et membre de la haute direction, représentant du secteur des PME
Vous voulez en savoir plus sur les stratégies que peuvent adopter les petites et les moyennes entreprises pour se reconstruire après la pandémie et faire progresser l’égalité entre les genres? Rejoignez-nous le 28 septembre 2021 à 13 h HNE pour une table ronde animée par la fière entrepreneure, consultante, conférencière, connectrice et bâtisseuse de communauté Métis, Shannon Pestun.
Vous essayez de mieux reconstruire ? Écouter les femmes de la Gen Z
Les filles et les femmes de la génération Z ont été durement touchées par la pandémie, en particulier celles qui sont confrontées à des obstacles accrus en raison de leurs expériences vécues en matière de genre, d’âge, d’identité sexuelle, d’ethnicité et de religion, et de leur situation économique et sociale.
Selon un rapport de la RBC datant de la fin de 2020, parmi les femmes au Canada, deux groupes d’âge clés quittent la main-d’œuvre en nombre notable : les jeunes femmes, et les femmes les plus susceptibles d’élever de jeunes enfants.. En fait, la taille de la population active des femmes âgées de 20 à 24 ans a diminué d’environ 4,6 % de février à octobre, alors même que la participation des jeunes hommes à la population active du même groupe a rebondi.
À l’échelle mondiale, l’Enquête sur les jeunes et Covid-19 de l’Organisation internationale du travail (OIT) des Nations unies https://www.cnbc.com/2020/08/12/ilo-nearly-half-of-young-people-have-lost-income-due-to-the-crisis.html a estimé que l’impact de la crise du coronavirus sur les jeunes était « systématique, profond et disproportionné ».
Pourtant, la génération Z est aussi une force puissante pour un changement systémique et durable. Elle commence à entrer dans la vie active et représentera bientôt plus d’un tiers de la population mondiale, certains estimant que, dans quelques années, elle constituera un quart de la main-d’œuvre mondiale.
Pour vraiment reconstruire en améliorant, les entreprises et les organisations doivent s’assurer que les voix des filles et des femmes de la génération Z jouent un rôle actif dans le processus de reconstruction. Ne pas inviter les filles et les jeunes femmes dans toute leur diversité à la table de prises de décisions, c’est ne pas créer de changement durable en matière d’égalité des sexes sur le lieu de travail.
Nous avons écouté de jeunes dirigeantes qui ont offert certaines mesures concrètes que votre entreprise ou votre organisation peut prendre pour investir et soutenir les filles et les femmes de la génération Z dans vos efforts de reconstruire en améliorant :
- Investissement et soutien aux jeunes femmes PANDC (Personnes Autochtones, Noires et de Couleur), les immigrantes et les collectivités à faible revenu. Lancez des programmes et des processus d’embauche qui ciblent et soutiennent les femmes de ces communautés, et assurez-vous qu’elles sont mises en place pour réussir au fur et à mesure qu’elles sont intégrées dans votre organisation.
- Création de programmes de formation ou de certificats pour faire de votre milieu de travail un environnement d’apprentissage et de perfectionnement professionnel continu. Après une année de possibilités de développement personnel et de formation réduites, beaucoup de femmes et de filles peuvent avoir l’impression qu’elles n’ont pas assez de connaissances ou de compétences pour postuler ou exercer des rôles de leadership dans le marché du travail — des programmes comme ceux-ci peuvent aider à lutter contre ce syndrome de l’imposteur.
- Création de programmes de mentorat pour que les femmes et les filles s’enrichissent les unes les autres de leurs expériences et perspectives respectives. Les jeunes femmes bénéficient de soutien et d’autonomisation. Les programmes de mentorat créent un espace formalisé pour établir une relation réciproque où les deux parties peuvent échanger des connaissances et des expériences.
- Création de possibilités de stages de premier échelon réalistes et rémunérés pour les jeunes femmes qui entrent sur le marché du travail. Les possibilités rémunérées sont essentielles pour que les jeunes femmes de tous horizons socioéconomiques puissent accéder à des stages.
- Offre de plus de flexibilité et d’heures de travail à domicile. Beaucoup de femmes luttent pour équilibrer les engagements familiaux et la progression professionnelle. Une des leçons de la COVID-19 est que le travail peut souvent être flexible et fait à la maison.
- Création d’initiatives pour écouter activement les femmes qui entrent sur le marché du travail. Les hiérarchies et les structures de pouvoir peuvent être profondément ancrées dans les lieux de travail, de sorte que la mise en place d’un sondage anonyme ou d’un formulaire de rétroaction permettant aux jeunes employées de partager leurs sentiments dans l’environnement de travail est essentielle pour soutenir la génération Z. Votre entreprise pourrait même organiser des tables rondes ou des séminaires publics annuels ou semestriels avec les jeunes femmes comme public cible pour entendre leurs éclairages et leurs idées.
- Investissement dans les programmes communautaires actuels qui visent à offrir aux jeunes femmes les compétences nécessaires pour être des candidates compétitives. Il existe de nombreux organismes qui aident directement les jeunes dans leur parcours professionnel. Investir dans ces programmes, surtout financièrement, aidera à atteindre plus de femmes de génération Z.
Si les entreprises et les organisations investissent dans cette génération de jeunes femmes en ce moment critique, elles stimuleront la croissance économique nécessaire pour stimuler la relance suite à la COVID-19 tout en faisant avancer l’égalité entre les genres dans le milieu de travail canadien. Ensemble, nous avons toutes et tous une occasion unique de relancer le progrès vers les Objectifs de développement durable et de construire une meilleure vie normale — où chaque fille grandit dans l’égalité, la justice et le plein accès à ses droits.